Un jour nous aurons oublié
le chant du large sur les grèves
du pain l’odeur partagée
l’épaule pressée contre la sienne
Peuple de rage étouffée
de rouge honte et d’amour tu
peuple aux visions esseulées
où t’en vas-tu, où t’en vas-tu ?
Un jour nous aurons oublié
les pas labourant toute terre
et leur sillage de jonchées
de tessons de vie et de misère
Peuple d’orgueil et de fumée
dont les matins sont encrassés
et la mémoire tant troublée
Que rêves-tu, que rêves-tu
Un jour, nos bateaux d’amnésie
lourds de nos dures fantaisies
prendront la mer par le travers
pour voguer vers d’autres terres
Peuple d’amères libertés
dont le coeur s’est envolé
par-dessus les toits et les plaines
où t’en vas-tu, où t’en vas-tu
Un jour, nous aurons tant posé
des cadavres en belles lignées
que nous voudrons peut-être aimer
un autre moi perdu de fièvre
Peuple de cris et de colère
rongé d’ombre et de bile amère
oublieux de toute vertu
qu’aimeras-tu, qu’aimeras-tu …
« A la quête des plaisirs
furent substitués
les plaisirs de la quête »
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Quoi de plus pertinent que la réponse d’un poète tel que toi ? Merci, Patrick !
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Merci la miss.
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