Chanson comme autrefois

Un jour nous aurons oublié

le chant du large sur les grèves

du pain l’odeur partagée

l’épaule pressée contre la sienne

 

Peuple de rage étouffée

de rouge honte et d’amour tu

peuple aux visions esseulées

où t’en vas-tu, où t’en vas-tu ?

 

Un jour nous aurons oublié

les pas labourant toute terre

et leur sillage de jonchées

de tessons de vie et de misère

 

Peuple  d’orgueil et de fumée

dont les matins sont encrassés

et la mémoire tant troublée

Que rêves-tu,  que rêves-tu

 

Un jour, nos bateaux d’amnésie

lourds de nos dures fantaisies

prendront la mer par le travers

pour voguer vers d’autres terres

 

Peuple d’amères libertés

dont le  coeur s’est envolé

par-dessus les toits et les plaines

où t’en vas-tu, où t’en vas-tu

 

Un jour, nous aurons tant posé

des cadavres en belles lignées

que nous voudrons peut-être aimer

un autre moi perdu de fièvre

 

Peuple de cris et de colère

rongé d’ombre et de bile amère

oublieux de toute vertu

qu’aimeras-tu, qu’aimeras-tu …

A propos Phédrienne

Je suis ce que j'écris, ce que je vis, et réciproquement, cela suffit sans doute à me connaître un peu :)
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3 commentaires pour Chanson comme autrefois

  1. « A la quête des plaisirs
    furent substitués
    les plaisirs de la quête »

    Aimé par 1 personne

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