Et puis les quais comme les gares
ces lieux qui parlent de départ
qui me jetteront à la face
toutes mes ancres
Nous sommes nombreux
nous les déracinés d’infortune
ceux que la lune a hélés
accrochée au mat de misaine
ceux qui ont tout jeté
par-dessus le bord de la vie
Nous qui avons si bien rêvé
à d’autres danses enflammées
à des rondes hallucinées
sur des chemins de délivrance
Et puis les quais comme les gares
où ma main tant de fois se lève
pour saluer d’autres départs
et rester regarder la grève
quand le soleil ferme mes yeux
pour que la marée ne s’y lève
qu’une fois que la nuit aura couché
sa longue chevelure de reine