Ici

 

Ici, l’automne n’a pas flambé

En vieil ami un peu lassé

Il a traîné sa carcasse couturée de grisailles

A tendu ses deux jambes de coton gris sous la table

A secoué mollement sa tignasse à peine zébrée de dorures

et m’a regardée

Nous étions déçus l’un de l’autre, il est vrai

Moi, j’attendais qu’il m‘éblouisse

me berce dans ses larges faisceaux d’or

fasse crisser sous mes pas attentifs la bogue et la châtaigne

et la rousseur de ses vêtements

Lui voulait que je le célèbre et qu’enveloppée de lainages doux

j’aille sur les chemins remplir mes poches de pierres rondes

de mousse et d’odeurs

Amoureux éconduits, lassés, lucides

regardant au front de l’élu sinuer de vaines fatigues

des courants creux et des idées vides

nous nous sommes boudés un peu

Et puis sa main de chêne et de buis a saisi la mienne

Son regard veiné de sève et de soleil froid a caressé le mien

Nous nous sommes souri

Comment cueillir ce désamour  à l‘orée des journées de novembre

puisque nous étions liés comme une pomme à sa tige

comme l’attente à son espoir

et que rien n ‘était terminé ?

 

 

 

A propos Phédrienne

Je suis ce que j'écris, ce que je vis, et réciproquement, cela suffit sans doute à me connaître un peu :)
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