C’est rare, mais la dernière fois que je suis entrée dans une librairie, je suis allée regarder des livres sur les plantes, bien que ma propre branche écologiste soit encore au stage du bourgeon. Je crois même que s’il y avait eu des bocaux à poissons, je me serais assise devant pour regarder les chapelets de bulles éclore calmement. Et ressortir les mains vides. C’est vous dire. En fait, je crois que je fais une crise de « librophobie » à force d’avoir vu trop de titres, trop de mots, trop de tout, d’être inondée de propositions de lectures et de vente d’ouvrages. J’ai déjà observé le même phénomène dans le monde hypertrophié des images, mon œil s’y est noyé, ma capacité digestive a déclaré forfait, j’ai tout fermé, tout rangé. Je me repose. Côté lecture, je vous avoue que je me ressource à de vieux fidèles : leur audace et leur disjonction du temps présent me vont bien, le galop de leur écriture aussi. Pour le reste, eh bien, lorsqu’on ne regarde rien, c’est fou ce que ce rien finit par vous raconter. Mais il y faut du temps, comme lorsqu’on se promène dans une forêt inconnue.
Une forêt se livre par ombres et par odeurs, par bribes, il ne faut pas être pressé. Et puis y revenir et revenir encore à des heures autres, y rester seul un peu. Comme je n’ai pas de forêt proche, je la dessine dans ma tête, c’est pratique, elle revêt les couleurs que je veux, son silence est parfait. Et pendant ce temps-là, moi, je n’ennuie personne. L’ermitage intérieur est peut-être le plus infini …
A reblogué ceci sur SAVE A TREE , EAT A BEAVER!.
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Merci beaucoup Nicolas !
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Magnifique!!!
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