Nous nous sommes promenés autour du manège,
deux mendiants et moi
tournant incertains, étrangers à cette foule même
à ces toits armoriés de fanions éclatants
Étrange marché d’odeurs d’épices lointaines
mettant aux joues des bien portants
ces flammes de vin chaud et de festins d’antan
J’attendais avec eux la main moyenâgeuse
qui accueillait à table le pauvre juif errant
Mais nous sommes restés, eux et moi, des passants
Moi repue de ma vie solitaire, eux gelés de frimas
Tandis que de gras cornets de beignets frits
de saucisses garnies, de châtaignes craquantes
et de marrons fumants dansaient leur sarabande d’hiver
dans ce drôle de marché ouvert à tous les vents …
C’est toute la société actuelle qui est un « drôle de marché ouvert à tous les vents ». Et Noël va en augmenter les occasions de le constater. Bon courage aux exclus des manèges et aux employées de ménage qui n’ont à regarder tourner que les aiguilles de pendules qui rythment leur temps de travail. Et si le monde perd la boule, l’important, c’est que le sapin n’en perde pas.
Jean-François
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Bonjour Jean-François
Je vous avoue avoir eu un moment l’impression de naviguer dans un tableau de Brueghel, tant le contraste était frappant avec cette juxtaposition d’étalages opulents dégoulinant de cochonnailles et les exclus qui vivent regroupés tout près de la place où se tient le marché… Je ne fais pas d’anti Noêl primaire mais cette dichotomie m’éloigne de ce genre de liesse : sans humanité, elle n’est rien …
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