J’ai saupoudré du mauve sur mes murs
jeté du rose sur mes coussins
éclaboussé de teintes pures
ce toit oscillant et perclus
Par ma si vieille cheminée
le vent entre, court et murmure
joue à souffler sur mes tapis
la trace de mes déconfitures
Mais je sens poindre sous la fenêtre
quand le soleil caresse onze heures
et se prépare à la paresse
sur les balcons un peu plus loin
comme une envie de plante fraîche
tendres crocus, narcisses vainqueurs
que le gel dur enserre à peine
dans un lit blanc en sûr écrin
J’ai semé dans mes cheveux blonds
des frissons bleus, des souffles fous
pour ne pas m’endormir au chaud
alors que dehors il fait froid
Et quand mon esprit vagabond
voudra respirer un peu mieux
j’irais courir les sentes noires
et les terres silencieuses