Le champ

J’aime à considérer ma tête comme un champ
dont je n’attesterais pas la terre comme féconde
Il me semble parfois que lentement y germent
bien de mauvaises herbes ou du grain appauvri
Une pauvre paire de bœufs sous le joug qui les lie
peine à y tracer un sillon assez dense
pour que de belles semences en parsèment les creux
Qui donc a fait ma glaise, sarclée à peu de frais
le limon d’où s’emmottent quelques fragiles herbes
qui n’ont guère eu le temps de pousser ?
Parfois avec l’entêtement perclus
d’un paysan teigneux qui rêverait d’argile
ou de sol limoneux pour de belles captives
je me songe prairie portant sur son dos large
coquelicots dodus et quelques plantes rares
Et comme lui je persiste et guette au printemps
de mon labour obtus quelques enchantements
Et si même une seule herbe verte et tendre
pousse sa tête drue et la fleur sa corolle
je serais plus riche qu’en hiver et partant
j’attendrais de l’été le soleil gourmand

A propos Phédrienne

Je suis ce que j'écris, ce que je vis, et réciproquement, cela suffit sans doute à me connaître un peu :)
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