Lui seul portant aux cimaises du ciel
son regard inspiré
cherchant de nuages en soleil
une tache de couleur, une ombre dessinée
Sous l ’arche qui l’abrite de son aile
à peine caché
Tirant de ses mains maigres
une vie torturée
couchant sur un méchant tableau de toile
à peine cloué
le paysage de ses tourments,
la vie interprétée
Marchant à quinze pas de lui
ma mémoire vidée de tout
Captée par ses traits invisibles
ses gestes rythmés
c’est comme si nous liait
par-dessus le silence
une forme de vibrance
Et sur mes cuisses en vain
mes mains gravent leur rythme
comme pour saisir son temps
son tempo de fièvre et d’envie
Je me sens pauvre, je me sens seule
si démunie de tout
quand passe sa folie de faire
malgré tout
Lui seul, dans son ivresse de printemps
et moi, passant…