Quel autre pays t’offrirais-je
que celui de cet immédiat
souffle puissant qui agrège
quelques mots nés juste pour toi ?
Enfant, me pardonneras-tu
d’avoir de ma glaise imparfaite
modelé ce que tu n’aurais pas voulu ?
Quel autre toit te donnerais-je
que ce doute où j’ai vécu
plus doucement qu’en quelqu’autre pays ?
Je ne sais rien du tout et je m’en fous
comme est légère ma maison
dessinée pour quelques secondes
sur ton front !
Quel autre mot t’écrirais-je
moi qui ne rature jamais rien
qu’un peut-être ou bien qu’un demain
en tout cas aucune promesse
elle est entière dans ta main
Toi que je regarde sans rien comprendre
sans rien attendre
parce que la vie est là et que si tout s’arrête
juste dans ton regard posé sur moi
enfant avant que tu ne m’oublies
je serais la fleur que le vent berce
je serais le caillou que tu auras poli
avant de marcher sur la grève
et que cela t’aura suffi