Franchir d’un pas doux le gué qui tend ses pierres vers la mer
laisser son regard partir plus loin que vous
C’ est là ma terre, ce peu de limon indigène
où se désagrègent mes lenteurs
Franchir le cap de la lumière portant ses artifices sûrs
pour nouer dans mon cortex les images d’un plus loin
plus inconnu encore que tes mots de demain
J’aime être perdue corps et biens dans l’après-midi qui se baigne
entre lagune et sable grenu
j’aime à saisir le tempo tiède d’une langue dont je ne comprends rien
franchir d’un silence le quotidien
marcher pour marcher, mes jambes philosophant
à grandes enjambées