Parfois je me fais l’effet d’un boulanger
pétrissant sa pâte de mots tôt le matin
sans savoir ce qui se lèvera
car mon levain est incertain
capricieux comme il se doit
La farine sur ma table poudre de soie
maligne de grands points d’interrogation
Mon pétrissoir s’alanguit parfois
faute d’huile de neurones
et ma couronne tressée de main tiède
ne dore pas toujours à point nommé
Mais dans mon fournil il faut bon
cela respire le matin chaud
l’envie, le plaisir, l’éveil
du boulanger ou du petit mitron
que la tâche à venir tire de son sommeil