Trop sage, je suis trop sage, sucrée, édulcorée, à peine taguée de saveur épicée. Trop de colères calmées dans mon sein, enfermées, de la passion cousue dans un jus d’herbes tendres, trop !
S’il me fallait descendre dans l’arène des fauves, avec mes griffes rabotées, ils ne feraient qu’une bouchée de ma chair potelée.
Trop douce, doucereuse, mousse de femme, femme crémeuse, du caractère amidonné dans de trop blanches sonorités, je ne sais pas crier, pas crier !
Trop suave, peut-être fade, une sapidité de violette hâve, un murmure couvert par le grondement des eaux, tiens, voilà mon cœur, il n’est pas gros, un petit pois, un petit point de trop !
Trop souple, un corps en lianes, fibres malléables, lierre tortueux ensevelissant de molle tiédeur la sévère rigueur de la vie.
Trop pressée de voir demain pointer son museau mouillé de neuves espérances, trempé d’une belle encre propre à essuyer mes bêtises.
Trop habitée de riens dissolvant leur venin qui te dit de bouger sans fin, bouche soumise au bavardage, écholalie des inepties, tais-toi un peu, tais-toi !
Je n’en dirais pas plus, trop bien !
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Merci beaucoup Philippe.
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