Dans mon petit salon juché
j’ai dessiné un carré vide
je le veux blanc, pas même ombré
un chemin vers l’invisible
une porte, une deuxième entrée
un monde ailleurs, un autre possible
Il y a du bruit partout, partout ça fourmille
ça gémit, ça réclame, ça frétille, ça suit
les longues ellipses du jour sans toucher l’infini
De grandes fleurs sombres, un arbre vagabond
puisant dans le sol creux bien au-dessous de moi,
forant de place en place les strates de béton
viendront en ce carré si mon désir tient bon
pousser leurs tentacules verts, les grandes lianes
d’une Afrique, la pavane d’oiseaux de pluie
les soies crissantes de la nuit qui se dore
de merveilles quand tout s’endort et que moi
je n’ai pas, mais pas du tout sommeil …