Je t’assieds là, entre la parure du jour et ma soif
Tout à l’heure en regardant mes mains ondées de veines bleues
j’ai pensé aux tiennes toujours gercées d’efforts
Ce ne sont pas les mêmes, je n’ai pas le goût de l’encaustique
et du frottage, je ne lave pas mes peines au chiffon
Mon verbe cependant ne brille pas toujours autant
que les meubles que tu cirais
Ce que j’aime chez toi est que tu surgis en interstices
quand je m’y attends le moins
Un sourire, l’autre jour, a calqué ton visage sur un autre
j’ai surpris ton rire, j’ai arrêté le mien pour regarder
flotter ton ombre et disparaître
Je t’assieds là, mais la porte reste ouverte
pour que tu t’en ailles au jardin
terre de ton innocence et de mon repos
Tu te fondras dans le ciel tiré d’un seul trait
avant que j’ai posé ma main sur la tienne
douce
Je serai comme toujours sans regrets
j’ai appris que ton absence est un plein
dans mes incertitudes…