Plutôt que pendre à la lanterne

Nous allons nous sentir bien seuls

ces jours prochains face à la colère, la hargne, la raideur

l’empois des esprits sûrs d’eux-mêmes

ceux qui crient à pendre, à conspuer, à honnir

brandissent les vieilles ombres, secouent les épouvantails

dépoussièrent les morts

et sont à la fois si affirmés dans leur bon droit

tellement arcboutés sur leur colonne vertébrale épaisse

froide, roide comme du marbre

qu’il est inutile de chuchoter à leur oreille

Ce nous, bien imprudent, je le tends à quelques bateleurs

qui comme moi, pensent que la fumée de leur esprit

ne suffira pas contre les lazzis et les jets de pierre

mais persistent à l’opposer à ces parangons de politiques dérives,

chantent l’être, promeuvent le désaccouplement  de la poésie et de l’orgueil,

en n’ignorant pas  que la réflexion ne fait pas tout

Ici, à quelques lecteurs seulement, ce nous parlera peut-être

c’est déjà cela

c’est déjà beaucoup.

A propos Phédrienne

Je suis ce que j'écris, ce que je vis, et réciproquement, cela suffit sans doute à me connaître un peu :)
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6 commentaires pour Plutôt que pendre à la lanterne

  1. Antonio dit :

    Il y a ceux qui pensent et ceux qui suivent, qui partagent, plussent, commentent, invectivent, jugent, lynchent et tuent toute réflexion dans l’euphorie de la pensée unique, juste, évidente, sans équivoque dont il faut battre pavillon sur nos murs et fenêtres.
    Alors je panse en silence, les maux que cette barbarie inflige à ma conscience, et reprend le souffle de ma réflexion, dans une inspiration belle et sincère, comme la vôtre.
    Merci Phédrienne… et Colette 😉

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  2. Frédéric Michel dit :

    Je suis de ce nous Colette bien sûr. . Et ton verbe m’enchante toujours autant.

    Aimé par 1 personne

    • Phédrienne dit :

      Bonjour Frédéric
      Je te remercie vivement de ce message car l’ensemble de mes contacts m’a à peu près dégoûtée de ses écrits, consensus claniques et rodomontades ces derniers jours. Une telle asphyxie que je déserte tout et marche comme jamais, ce qui reste le meilleur moyen de garder son calme en toutes circonstance 🙂

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  3. Jean-François Mathé dit :

    Chère Colette-Phédrienne,
    Je me suis nourri avec plaisir de la belle substance de ce poème, de sa vérité. Le monde est dur et lourde la bêtise qui en émane. Vous avez raison de « marcher comme jamais » pour traverser tout cela mais n’oubliez pas d’écrire pour nourrir le feu qui génère la « fumée de l’esprit » c’est-à-dire pour moi notre insaisissable liberté. Dans votre marche comme dans votre écriture, on vous suit, on vous accompagne.
    Jean-François

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    • Phédrienne dit :

      Cher Jean-François
      Il me suffit de savoir que vous et quelques rares amis êtes là. Quant à écrire, je ne sais guère m’en passer, mais je le fais désormais davantage en « Colette mini », si je puis dire et m’en éloignant beaucoup. Il me semble que ce pays va avoir un sacré besoin de personnes que la furie aura épargnées, que la mauvaise haleine des propagandes aura laissées plus calmes. J’ai la très grande ambition d’être de ceux-là, mais comme je ne suis qu’un petit être, je travaille à garder plus de sérénité et cette liberté, en effet, sans laquelle je n’écrirais que des choses qui ne seraient pas moi. Merci.
      Amitiés.
      Colette.

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