Nous allons nous sentir bien seuls
ces jours prochains face à la colère, la hargne, la raideur
l’empois des esprits sûrs d’eux-mêmes
ceux qui crient à pendre, à conspuer, à honnir
brandissent les vieilles ombres, secouent les épouvantails
dépoussièrent les morts
et sont à la fois si affirmés dans leur bon droit
tellement arcboutés sur leur colonne vertébrale épaisse
froide, roide comme du marbre
qu’il est inutile de chuchoter à leur oreille
Ce nous, bien imprudent, je le tends à quelques bateleurs
qui comme moi, pensent que la fumée de leur esprit
ne suffira pas contre les lazzis et les jets de pierre
mais persistent à l’opposer à ces parangons de politiques dérives,
chantent l’être, promeuvent le désaccouplement de la poésie et de l’orgueil,
en n’ignorant pas que la réflexion ne fait pas tout
Ici, à quelques lecteurs seulement, ce nous parlera peut-être
c’est déjà cela
c’est déjà beaucoup.
Il y a ceux qui pensent et ceux qui suivent, qui partagent, plussent, commentent, invectivent, jugent, lynchent et tuent toute réflexion dans l’euphorie de la pensée unique, juste, évidente, sans équivoque dont il faut battre pavillon sur nos murs et fenêtres.
Alors je panse en silence, les maux que cette barbarie inflige à ma conscience, et reprend le souffle de ma réflexion, dans une inspiration belle et sincère, comme la vôtre.
Merci Phédrienne… et Colette 😉
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Bonjour Antonio,
Véritablement, votre message me fait beaucoup de bien en retour !
Merci beaucoup.
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Je suis de ce nous Colette bien sûr. . Et ton verbe m’enchante toujours autant.
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Bonjour Frédéric
Je te remercie vivement de ce message car l’ensemble de mes contacts m’a à peu près dégoûtée de ses écrits, consensus claniques et rodomontades ces derniers jours. Une telle asphyxie que je déserte tout et marche comme jamais, ce qui reste le meilleur moyen de garder son calme en toutes circonstance 🙂
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Chère Colette-Phédrienne,
Je me suis nourri avec plaisir de la belle substance de ce poème, de sa vérité. Le monde est dur et lourde la bêtise qui en émane. Vous avez raison de « marcher comme jamais » pour traverser tout cela mais n’oubliez pas d’écrire pour nourrir le feu qui génère la « fumée de l’esprit » c’est-à-dire pour moi notre insaisissable liberté. Dans votre marche comme dans votre écriture, on vous suit, on vous accompagne.
Jean-François
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Cher Jean-François
Il me suffit de savoir que vous et quelques rares amis êtes là. Quant à écrire, je ne sais guère m’en passer, mais je le fais désormais davantage en « Colette mini », si je puis dire et m’en éloignant beaucoup. Il me semble que ce pays va avoir un sacré besoin de personnes que la furie aura épargnées, que la mauvaise haleine des propagandes aura laissées plus calmes. J’ai la très grande ambition d’être de ceux-là, mais comme je ne suis qu’un petit être, je travaille à garder plus de sérénité et cette liberté, en effet, sans laquelle je n’écrirais que des choses qui ne seraient pas moi. Merci.
Amitiés.
Colette.
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