C’est la crise (les poètes, ce n’est toujours pas, non toujours pas sérieux)

A ce qu’il paraît, il ne faut pas rire
Préserver ses gencives de cette crispation
de ce soubresaut dangereux serait primordial
La vie, c’est sérieux, tristement obsessionnel
voyez-vous, on ne rit pas
Impossible de ressentir, de penser intelligemment
de cultiver l’abstraction, de nourrir le concept
en souriant !
C’est la crise
Courbons nos épaules sous ce nouveau cilice
Vêtons-nous de flagellations
pleurons puisque le paradis n’est pas ou plus
C’est la crise, voyons !
Madame, avez-vous ne serait-ce qu’un soupçon de raison ?
je vois votre oeil frémir, votre lèvre se renfle
cette poitrine trop ronde sous le tissu se donne
Allons, c’est la crise
cachons, cachez cette tendance à rire
n’avez-vous pas de sentiment ?
Le sens du sublime, c’est dans la fange qu’il naît
si l’amour ne souffre pas,
ne s’étrangle pas de dépit, allons, il ne se peut
Pleurez ! Gémissez un peu pour voir, faites donc !
C’est la crise
Et dans mon crâne dont la migraine a bouleversé
les options, renversé le bastingage d’un maigre esquif
qui naviguôte mât en bas, sans plus de capitaine
je ne sais qui se permet ce rire iconoclaste
C’est la crise !

A propos Phédrienne

Je suis ce que j'écris, ce que je vis, et réciproquement, cela suffit sans doute à me connaître un peu :)
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