Ma chambre est vide comme une fleur
dont on a mangé les pétales
Mon lit seul en trône d’orgueil
couche son bois de palissandre
sur des planches de vieux tilleul
Il n y a plus rien, ces couches de vie
à peine pelées, prélevées sur la peau du temps
épinglées en papillons morts
aux quatre coins de tiroirs fous
épellent à peine quelques bribes
Hier, vois-tu, un peu, encore
colère, moiteur, chaleur, trésor
Tu es parti déjà, où donc es-tu ?
Qui suis-je moi qu’on ne voit plus
à l‘intérieur du cadre blanc
torsé de lys et de sirènes ?
Ma chambre est vide comme la
coque d’un bateau
retourné sur le ventre de la terre
J’y gis comme l’enfant
dans l’orbe de sa mère
revenu à l’étreinte immobile
Même un vêtement est de trop
pour qui se frotte à ce vide.
Très beau, Colette. Prosodie dansante, images fortes : « ces couches de vie prélevées sur la peau du temps […] un bateau retourné sur le ventre de la terre » Mille bravos et bonne journée.
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Merci beaucoup, cher Pierre, je suis toujours émue quand ma petite musique personnelle rencontre ton écoute. Belle journée.
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