En vieillissant, j’espère ameublir la plante de mes pieds
assouplir la peau de mon crâne
attendrir le dur rayon de mes yeux
trouver les chemins de sable où courir
sans m’enfoncer
avoir dans ma main ridée
mille cartes
En vieillissant, je voudrais encaverner
dans la planète de mon ventre
entre mes seins sans arrogance
mille cœurs encore empressés
à délivrer leur importance
sans cruauté
Si la vie corrode le rire, qu’elle use avant toute chose mes lèvres sur des fronts
qu’elle essore ma peau à des vélins soyeux
qu’elle presse mon cerveau de tous les mots de bienveillante écoute
pour en rafraîchir quelques-uns
qu’elle me fasse jouir de tout écrin où se cachent des perles rares
qu’elle me ligote au totem du vent jusqu’à ce que tombent mes haines
En vieillissant, que la douceur me prenne.