« Volière, t’es foutu, à 17 heures, café place des Terreaux, je ne sais pas si j’ai fermé la porte à clef. Tu ne peux pas comprendre si tu n’as pas de colère en toi. »
Le soleil terrasse octobre au milieu des voix. Cela ne s’arrête jamais. « Il ne m’aime pas, il ne m’aime pas ». Deux mains s’attachent. « Vous avez vu cette statue », me demande un homme aviné. C’est le sang qui tatoue le blanc de son œil, le vin qui trouble ses veines. « Vous avez vu, la femme pousse ses cuisses contre le ventre de l’homme, et lui, il serre sa tête à la briser, c’est violent, n’est-ce pas, madame, c’est violent ! » Mon sourire sur sa crainte. C’est violent, oui.
Traversons, traversons. Le soleil hache ma nuque à travers mes cheveux. « Tu en as parlé ? Il a dit quoi ? » Le timbre est rude, les ongles rouges, le cou épais comme un reproche. Le vent ne comprend rien, qui s’obstine à souffler les feuilles au visage des passants. Les maisons s’accablent de ce dimanche qui a jeté dehors des gens qui ne jettent rien : « salaire, je suis crevée, il me tue, René, il me tue, tu comprends ! »
La main sur la taille grasse de la femme blonde devant moi me trouble. Pourtant, je suis un bouddha chevelu que rien n’isole. « Tais-toi, tais-toi, peux-tu te taire un instant ? » Non, nous ne le pouvons pas. Dedans, dehors, le vacarme des mots sans fond ni poids enfle pourtant.
« Dans mon cerveau, je parle allemand. Wirklich ! » C’est encore une blonde, « enbierée » jusqu’à l’os. Il fait beau. J’ai monté et descendu des centaines de marches et je ne sais pas si j’ai eu raison.
ça a tout d’un extrait d’un bon roman 😉
J’aimeJ’aime
Bonjour Antoine, ce n’est pas d’actualité, mais j’apprécie le compliment !
J’aimeJ’aime