Marchons !

Ils marchent avec moi

nous usons nos semelles dans la même vague

j’ai beau fuir, ils sont là et je suis là pour eux

nous sommes les marcheurs silencieux

Cela fait très longtemps que chaque pas écrit la terre

martèle de colère ou frôle en passant

Chacun regarde l’autre et puis suit son chemin

qui n’est pas plus à lui d’ailleurs qu’à un autre

Ils marchent avec moi

Une invisible trace creuse le bitume

Quelquefois une empreinte dans le goudron frais

raconte l’histoire de Paul, de Julie ou d’Amir

40 ans, 75 kilos, fatigué ou heureux,

qui sera lue dans 500 ans

quand mes pas m’auront portée

de l’autre côté des rêves

ou jusqu’à  l’oubli de mes descendants

Ils marchent avec moi

J’imagine la musique de nos cœurs

cymbalant sans repos

L’un fredonne, l’autre regarde à ses pieds

je marche toujours le front haut et je tombe parfois

mais toujours me relève, un pas après un autre

jusqu’à ce que la nuit  m’échoie

A propos Phédrienne

Je suis ce que j'écris, ce que je vis, et réciproquement, cela suffit sans doute à me connaître un peu :)
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