Le loup solitaire

Le loup solitaire n’avouera jamais qu’il ne se supporte pas. Comme l’orgueilleux qu’il est, et bien qu’il hurle le contraire, il renifle le bas des portes où les gens dorment bien au chaud. Il s’éloigne en disant son désir de silence, mais alors le silence se fracasse, et le loup parle malgré lui.  C’est un peu comme le cœur des gens qui disent n’aimer rien du tout et tombent dans le propre trou qu’ils ont creusé dans leur torse. Moi qui sais bien l’absence qui tue, la nuit qui te roule dans ses feux, louve blonde et balbutiante, parfois  je cherche aussi ma meute. Parce que le verbe est beaucoup mieux  quand il dit l’histoire de l’autre, même s’il mord et griffe un peu. Le loup solitaire n’est que mon autre, son cou reflète bien mes peurs, sa force relève mon front, son subterfuge me va bien qui cache, à peine éloignés de lui, tous ses semblables  qui le suivent autant que par fierté il les fuit.

A propos Phédrienne

Je suis ce que j'écris, ce que je vis, et réciproquement, cela suffit sans doute à me connaître un peu :)
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2 commentaires pour Le loup solitaire

  1. Antonio dit :

    Magnifique, ce texte au clair de plume !

    Aimé par 1 personne

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