A Perrache sous la pluie
en plein cœur de la nuit
quelques flaques de lumière
baignaient les pieds de la misère
Sous le tunnel, ver géant
annelé de vieux carreaux blancs
un béquilleux et quelques mômes
dealaient des sachets uni dose
et des touristes endimanchés
couraient vers la Brasserie Georges
Moi, les deux pieds plantés
sous la lucarne des réverbères
je regardais ce quartier composé
une tranche de putes
une tranche de voyageurs
un compost d’enfants perdus
et l’homme au chien
avec son casque sur les oreilles
et son œil muselé de silence
A Perrache verrue de fer
et de tonnelles
carrefour de rails intriquant
des réseaux de vies palpitant
sans jamais se croiser vraiment
j’ai écouté un long moment
le ressac de la ville
où pas un ne s’arrête
un instant
Beau poème, prenant, poignant, écrit comme une main qui se ferme pour réunir un instant des destins étrangers les uns aux autres, opposés. Pas de pathos, l’émotion palpite en filigrane. Si « pas un ne s’arrête / un instant », le lecteur, lui s’arrête longtemps et vous emprunte vos yeux de poète pour voir avec vous. Merci.
Jean-François
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Bonjour Jean-François
Heureuse de vous retrouver ici, je pensais que vous m’aviez oubliée (ce qui serait votre droit, hein). Lyon regorge de ces lieux contradictoires où des destins contraires se côtoient sans se parler et Perrache est vraiment un endroit où le laid le dispute à la mélancolie, un lieu de dramaturgie asphyxiant. Merci à vous.
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On n’oublie pas Phédrienne ! On la suit toujours avec attention, émotion souvent. Silence dans la parole n’est pas oubli dans la pensée.
Jean-François
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On non, vous , oui et cela me fait très plaisir 🙂 . A bientôt alors, d’une façon ou d’une autre .
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