Bonjour, ah vous ne venez pas pour me vendre votre calendrier, livre, livre d’artiste, portfolio, sculpture en papier mâché, aspirateur dernière génération, suce-lipides, presse-citron électronique, montre à calculer le temps perdu ? Non ? Vous êtes sûr ?
Alors, soyez le bienvenu ! Venez, c’est par là, le canapé aubergine qui vous tend ses coussins a accueilli pas mal de postérieurs, ne lui en voulez pas, il est un peu usé. Le parquet de chêne est tellement vénérable qu’il ne glisse plus guère, donnez-moi votre manteau, lààà, posez vos affaires où vous voulez, poussez tout, mettez-vous à votre aise. Vous voulez un café ? Long, court, un petit gâteau ? Il me reste du chocolat si vous voulez. Voilàààà ! Je me pose à côté de vous. Allez-y, je vous écoute. Elle est belle votre voix, elle a comme un petit fond de caramel dans les basses, c’est doux et accrocheur, un peu doré, j’aime bien. Ne me parlez pas du temps qu’il fait, il est venu me parler tout à l’heure par la fenêtre. Parlez-moi de vous, pas de ce que vous faites, hein, de vous, tiens pourquoi pas de vos envies, de vos rêves, de vos délires. Ou fredonnez si vous en avez le désir, Ou taisez-vous si vous êtes bien comme ça. Moi, cela ne me dérangera pas, de plus en plus souvent je roule ma langue comme le tapis dont on ne veut plus et je la mets de côté. Ca s’apprend, vous savez, et je suis en assez bonnes mains pour ça en ce moment.
Un autre café ? Ne vous inquiétez pas, je travaillerai tout à l’heure, non, vous ne me dérangez pas, puisque vous êtes venu avec vous et juste vous et que nous restons l’un pour l’autre et juste quelques instants comme ça … c’est rare vous savez et ça me plaît.
« Elle a comme un petit fond de caramel dans les basses », comme ça descend tout seul… Comme dans un solo de sax au fond d’une cave de Saint-Germain. J’adore.
Merci Colette 😉
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Merci Antonio, ça me donne envie d’aller faire un petit tour à Prais, ça 🙂 !
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