Prenons de la hauteur





 

Je te tends mes poignets pour que tu me hisses bien haut

sur les toits du monde

où les voix seront infécondes

et tournera la ronde des géants

Vois

dans mon œil droit cet iris d’ébène

mydriasé d’avoir trop chéri la lumière

regarde comme il  prend de la nuit

sa soif de fuir, du jour, l’excès du bruit

 

Chacun, de ses rêves,  tend

à chercher derrière l’inéluctable

à gommer les déserts

à trouver des coupables

à s’unir

Mais je ne veux plus aujourd’hui de l’homme

que son bel esprit

même si ma chair n’est pas coupable

d’aimer goûter à tous les fruits

 

Sous les grands arbres impavides

là où le vent se tord le col

ce qui s’entend bien, c’est la vie

le grand marque-page des frondes

J’y suis comme la feuille

avant qu’elle ne tombe de l’arbre

J’y suis blottie

 

 

A propos Phédrienne

Je suis ce que j'écris, ce que je vis, et réciproquement, cela suffit sans doute à me connaître un peu :)
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