Parfois le temps me fait sauter
dans le creux de sa paume
J’y suis lovée comme un enfant
j’y suis couchée comme un fauve
les jambes pliées sous le corps
la tête inclinée sur l’épaule
je ne pense à rien et encore
je prends l’instant d’une pause
Les bras dans ma courte robe
les cheveux en nid d’oiseau
je me berce dans ma corolle
je navigue entre deux eaux
La douceur de ce moment m’étonne
qui lentement bloque le flot
de mes colères parfois brouillonnes
des chagrins qui se lèvent tôt
et me dit que le jour rayonne
et que son œil à demi-clos
caresse à peine de mon dos
la ligne ronde d’un repos