Si j’étais femme de logis
femme à rester dans mon coin
femme à cantonner sans demain
sous un toit-couvercle
jamais je n’aurais pris la main
d’un que je croyais vagabond
cherchant comme moi les frissons
du voyage
Même si ma vie m’a jetée
dans un nid-grenier de fortune
mes pas iront chercher la lune
et je laisserai la fortune
à plus envieux que moi
avec mes mains dans mon dos
car je suis bien comme l’oiseau
qui n’aime pas rester en cage
même quand l’oiseleur est beau
Avec mes mains dans mon dos
et mon coeur en accroche-tout
mon toit sera fait de nuages
de cailloux blancs dur les rivages
de brins verts
et je ne craindrai pas l’hiver
qui fait plus peur aux loups
et aux hommes frileux
qu’aux femmes décidées
à tout…