Indigènes

En ville, privée de terre, asséchée comme une pierre

le regard attaché à quelques herbes du pavé

je pense parfois aux arbres contre lesquels

adossée, je frotte ma peau jusqu’à l’arracher

pour qu’elle se trempe de leur sève

Le sol, l’eau, les fleurs, la faune enfermés

dans de grandes réserves me sont rêves oubliés

Mais les indiens sont dans les villes où leurs

vies mal étagées, claquemurées dans un espace

dont chaque mètre est soupesé, s’asphyxient

Blonde peau-blanche je suis levée et ma main

déliée se presse  de désigner à l’horizon

La ligne  verte et turquoise d’une Amazonie

fantasmée

Indigènes citadins empaquetés dans la même disgrâce

nos pas furtifs cherchent la trace de l’eau, du sable

de la mer

Nos plages peuplent le bord des fenêtres entre les draps

et les vélos

Et par quelques plantes vertes nous rejoignons enfin l’écho

de notre nature profonde

A propos Phédrienne

Je suis ce que j'écris, ce que je vis, et réciproquement, cela suffit sans doute à me connaître un peu :)
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2 commentaires pour Indigènes

  1. Magnifique ! Je me damnerais pour les quatre derniers vers.

    Aimé par 1 personne

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