Un clin d’oeil appuyé pour les femmes et les hommes de partout
Qui rattrape sa main lorsqu’elle fend le matin
la blancheur du soleil pour travailler sans fin ?
Qui se lève à sa place pour fracasser la nuit
et se mettre en marche, même sans grande envie ?
Qui court après le métro, qui court dans la savane, qui court sur les chemins,
qui court ?
Qui se tord le dos sous des charges trop lourdes
Un enfant sur l’épaule, un enfant sur les reins
Qui balaie la maison, qui nettoie les bureaux
qui cuisine si tôt qu’elle en a mal au cœur ?
Qui court après le métro, qui court dans la savane, qui court sur les chemins,
qui court ?
Qui se tait sous les coups, qui cache ses douleurs
qui enfante en secret le fruit même de ses peurs
Qui ramasse à la main les ordures de chacun
qui cherche à manger sur des tas de fumier?
Qui court après le métro, qui court dans la savane, qui court sur les chemins,
qui court ?
Qui court sous les orages, sur les pavés des villes
qui fuit à travers champ le tranchant du soldat
qui se couche à minuit les yeux lavés de rêves
Qui attend le matin où ne se passe rien
Qui court après le métro, qui court dans la savane, qui court sur les chemins,
qui court ?
Femme douce et si forte, ventre nu ou drapé
des tissus de l’audace et de la modernité
je t’arrête dans ta course pour mieux te regarder
Ici, loin, ailleurs, pour mieux te ressembler
Qui court après le métro, qui court dans la savane, qui court sur les chemins,
qui court …