On ne la tire jamais assez, et pourtant, un peu d’impertinence ne uit pas. A lire et à écouter (cliuer sur le lien ci-dessous) :
On dit parfois que les méchantes langues
se nourrissent de fiel et de poison
qu’elles se baignent d’acide bien étrange
qu’elles piquent comme des abeilles, à foison
Moi, je dis que la langue de chat
trempée dans le doux chocolat
est aussi douce qu’une plume
ou qu’un joli soupçon d’écume
On dit que la mettre dans sa poche
évite bien quelques taloches
que l’avaler nous fait sous terre
nous reposer au cimetière
Mais quand j’ai au bout de la langue
un beau compliment à suspendre
je ne veux pas qu’on me la pende
le temps qu’elle donne sa harangue
On dit que j’ai mauvaise langue
mais moi les langues de vipère
je les dilue dans l’atmosphère
ou je les jette dans les cendres
Mais quand je le tire pointue
vers une glace bien entendu
c’est une sensation étrange
comme la caresse d’un ange
On dit que la langue se perd
peu à peu dans un vrai désert
langue morte ou langue défaite
sur l’horizon des verbes morts
Mais quand je promène au dehors
un quelconque état de paresse
J’entends le monde parler encore
en mille langues d’allégresse
On dit que je dois la tenir
la rouler sept fois dans ma bouche
la mordre avant que de parler
je trouve que c’est une drôle d’idée
Ma langue, c’est une jetée
où des mots viennent se poser
comme des bateaux à marée basse
et puis s’endorment vite oubliés
Refrain :
Si je ne sais pas me taire
Ni donner ma langue au chat
Le cheveu qui est sur la tienne
Me fait rire, c’est plus fort que moi