Eclaire-moi un peu, tu veux bien ? J’ai seulement besoin de m’asseoir par terre. Avec un café, ce sera bien. Regarde, soleil, je suis toute seule, silencieuse, apaisée. Ton œil me va bien, faussement rond, à peine tiède, sa chaleur filtrée par un édredon de nuages.
Tout est bien. Si je ferme les yeux, je peux me projeter dans un carré d’herbes plus loin, hors les murs, près d’un ruisseau ou d’une forêt joyeuse, patchworkée de lumière.
J’ai fermé la boîte aux poèmes. Inépuisable, leur production usinée déferle sur d’autres pages et je ne vois plus que ce déversoir qu’aucune pause n’interrompt. Ecrire, écrire, recomposer 20 mots, toujours les mêmes comme s’il s’agissait de fabriquer tant de semelles de chaussures.
Je n’en ai pas envie ; j’attends que ça pousse, que ça lève. Plus le processus d’écriture se ralentit, plus je sens que c’est bénéfique, qu’une connexion plus profonde a besoin d’être là, que ma terre se repose, elle est comme toi, si je puis me permettre. Elle sommeille sans se résoudre à lancer la saison du labour.
Hier, je me suis promenée dans un de ces quartiers que j’affectionne : les rues s’y ennuient avec grâce, les fenêtres semblent toujours ouvertes par effraction, et quand on y regarde davantage, les murs parlent de fantaisie cachée, de vie tumultueuse, d’art aussi. Il y régnait un silence symphonique, juste ponctué par les oiseaux. Rien n‘y courait. Seul, marchant avec toi au-dessus de ma tête, j’étais bien…
Tout cela me parle, l’inspiration telle l’éclosion d’une fleur qu’on appellerait béatitude…
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Bonjour Antonio,
Tranquillité et résolution sont au rendez-vous en tout cas. Comme la terre, l’inspiration a parfois besoin qu’on la laisse respirer, reposer, se nourrir au calme. PLutôt ne rien ércire que des choses creuses ou belles en superficie. Le fond, ça a du sens 🙂
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