Je rêve parfois d’être un cerveau
un corps calleux, un noyau,
de matière grise non austère
tout entière baignée de canaux
Ma protubérance annulaire
prolongeant ma moelle épinière
conduirait à bien des voyages
à de multiples gares de triage
entre rêves et sensations
Où trouver plus de régions
de paysages à caresses
de zones de stimulation ?
Mon thalamus affriolé
cueillerait bien dans la journée
tant de phénomènes étranges
que mon corps oublie à peu près
à peine y pensé-je pourtant
à cet organe étonnant
sans qui, ma peau me pardonne,
rien ne jouirait en moi vraiment !