Nous parlions des nuits entières
Parfois ce sont les nuits qui prenaient la parole
assises d’autorité sur nos épaules
sur nos silhouettes assises sur un trottoir
Tout dormait, la ville naviguait sans fin
sur les eaux sombres
les arbres chantaient, les oiseaux s’étaient tus
J’étais ivre, bien sûr, car la nuit est alcool
distillé de malts durs, de songes broyés
de pauvres éclats de vie où la lune
évite de se mirer
Nous parlions, ce ruban mollement tissé
noué autour de nos poignets, de nos corps
assis côte à côté
doux, insignifiant, à peine maillé
qu’il se déchirait sans soupirs
me rappelait que nous étions vivants
là, maintenant, sans tricher, sans malice
Nous aurions pu nous toucher
Nous étions frères, jumeaux, complices
par la parole accouchés
Depuis tu m’écris et je ne te lis pas
Nos ombres verbeuses dorment
là-bas
où le soleil attend toujours
Très joli
J’aimeJ’aime
Avec retard mais sincérité : merci 🙂
J’aimeJ’aime