Noctambulie

Nous parlions des nuits entières

Parfois ce sont les nuits qui prenaient la parole

assises d’autorité sur nos épaules

sur nos silhouettes assises sur un trottoir

Tout dormait, la ville naviguait sans fin

sur les eaux sombres

les arbres chantaient, les oiseaux s’étaient tus

J’étais ivre, bien sûr, car la nuit est alcool

distillé de malts durs, de songes broyés

de pauvres  éclats de vie où la lune

évite de se mirer

Nous parlions, ce ruban mollement tissé

noué autour de nos poignets, de nos corps

assis côte à côté

doux, insignifiant, à peine maillé

qu’il se déchirait sans soupirs

me rappelait que nous étions vivants

là, maintenant, sans tricher, sans malice

Nous aurions pu nous toucher

Nous étions frères, jumeaux, complices

par la parole accouchés

Depuis tu m’écris et je ne te lis pas

Nos ombres verbeuses dorment

là-bas

où le soleil attend toujours

A propos Phédrienne

Je suis ce que j'écris, ce que je vis, et réciproquement, cela suffit sans doute à me connaître un peu :)
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2 commentaires pour Noctambulie

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