J’ai le cœur céleri rémoulade
cela m’arrive quand je me souviens que
cela fait des mois que je n’ai plus entendu la voix
d’un qui disait je te parlerai encore même après ta mort
Peut-être parce que je suis en vie
Mon conatus a la peau dure
la lance de Don Quichotte à la main
et ma myopie prend les moulins
pour le château de Sans Soucis
Parfois mon cœur a la couleur affolée des matins
qui flambent
Parfois y coule un ruisselet d’amande austère
le lait dont je n’ai pas nourri
Parfois un peu de liqueur amère
sitôt noyée dans le sourire confit
J’ai le cœur qui va de travers
le ventricule un peu marri
mais demain, sa pulsation étrange
sera blanche comme l’ennui