J’ai couché sur mes genoux
l’ombre de leurs têtes
midi sonne ses douze coups de soleil
Accolée au vieil arbre qui comme moi sommeille
j’ai évoqué leurs voix qui ne me parlent pas
C’est peut-être le vent qui nettoie les mystères
qui balaie en passant ma maison
je ne me souviens pas de ce qui faisait peine
de ce qui chagrinait, de ce qui me tenait
si fort
J’ai écouté le pas qui crissait sur la pierre
d’un qui était pressé d’en finir
moi je ne cours pas, je bûche et je veille
je ne crois pas grand-chose
de ce que je vois
je ne vois pas grand-chose
de ce que je crois
mais tout me traverse et me frôle
sans plus de sérieux qu’un axiome
dont les mots ne disent rien d’autre
qu’un peu de vétille de ce temps.