J’ai un œil plus grand que l’autre et je crois bien
que dans mon thorax poitriné de forte manière
un ventricule s’essaie à devenir plus grand
Mon plus petit œil te regarde curieusement
ami courant sur les chemins où nous marchions ensemble
Mon plus petit ventricule, à droite, en entrant,
m’inonde du sang qu’il reçoit et dont je ne sais que faire
parce qu’après mon cœur s’affole et réclame des pulsions insolites
d’illicites émotions et des courts-circuits térébrants
Je ne te dirais pas, ami, l’état des deux hémisphères
qui dans ma tête ne font pas monde
Seule une question y forme ronde
À quoi jouons-nous sans fin ?
À y bien regarder peut-être
l’asymétrique enveloppe
où une étrange Colette s’étonne si souvent
du quotidien qui envahit sa porte
est sans doute le revers de ton propre habit
ami
et peu importe
puisque toi et moi
à ce qu’il paraît
nous sommes envie
nous sommes en vie