Ne mordez pas mes mollets de gazelle
vous qui aboyez mieux que moi
ne croquez pas mes jupes de dentelle
laissez ma laine sur mon dos
si je moutonne accordez-moi
que c’est d’intentions belles
Ne plantez pas vos crocs
dans la ruelle de ma gorge
tendue contre heurts et gueuloirs
Hier sous la lune ruisselant de merveilles
j’ai goûté toute la douceur du soir
puisque la nuit apaise si fort les querelles
et qu’à même les trottoirs
la pluie unit pêle-mêle
les bergères et les moutons noirs