Je ne regarde jamais mon dos
C’est un continent très étrange
deux clavicules peinent à former
même en rêvant des ailes d’ange
et mes muscles supra-épineux
semblent parfois bien paresseux
Sur mes trapèzes silencieux
aucun acrobate audacieux
ne fait merveille
et des épines y vont marquant
la longue ligne d’un serpent
de blanches vertèbres
Tournant le dos de cent façons
dont je ne sais pas la raison
j’ignore la plupart du temps
ce que mon dos dit aux passants
à Colette ne plaise
et s’il se tait ou fait semblant
lorsque la vie pèse vraiment
sur mes épaules falaise
et si comme moi, il rit souvent…