J’ai ramené de ma promenade des feuilles de colère
Sauvons la planète en danger, arrêtons les pesticides, halte à la viande
dans les cantines, libérez les animaux, non à l’ouverture de la bretelle 10
non à la fermeture du magasin, halte à la flambée des prix
protégeons nos retraites, réclamons l’école à 4 jours
Sous mes pas, en petits tas tâchés, hachés, mâchés de terre
la colère déchirée faisait piteuse mine
un enfant y jetait encore un peu de sa tartine
une mère fatiguée y traînait ses semelles
une vieille en chaussons, mamelles sur le ventre
a bien failli y choir, et son chien belliqueux a mordu au passage
quelques tessons
Moi ,je ne criais pas
En moi la colère occupe place tranquille
Muette, elle attend une heure qui ne vient pas
je l’ai assignée à ce lieu immobile
le temps que mon cœur prenne toute sa place
Les feuilles ramassées par mes mains dociles
sécheront lentement sur ma cheminée
inutiles
La ville crisse, gronde, crache, fume
Il faut bien qu’une âme un peu tranquille
quoique perméable à toute vie
pose un regard plus doux
il en faut un, souffrez que je l’aiguise
puisque tout avenir est incertain