Si j’étais un chien efflanqué, hirsute
dévoré de vermine ou grassement attaché à
une chaîne
peut-être voudrais-je trouver un foyer
ou changer de maître
Peut-être me rêverais-je loup,
mes canines enfoncées dans ta chair
Mais je suis une femme
aujourd’hui à 8 h onze
ma métamorphose inachevée
me contraint à rester une femme tronc
privée de sa nature sauvage
avortée de ses envies
De l’autre côté de la barrière
un chien de berger, hier, me l’a dit
tout en frottant à mes mains son museau tiède
C’est égal, à midi je recommencerai
et si je deviens fleur comestible
ou chazmpignon vénéneusement attractif
n’hésite pas !