Au terme de 3982 jours
ce message persiste :
Aimes-tu la vie, dis, l’aimes-tu ?
Sais-tu dans ce qui te prend le goût de l’aventure
ce qui fait jeter le lit, la maison de briques,
le CDD, la corne d’abondance,
le contrat qui te lie à ta prison ?
Je me lève parfois dans la nuit pour guetter la neige
écarter le ciel d’une main
vite, enfiler des chaussures, vite prendre du pain
Dehors, le froid mange mes joues
l’ombre me grandit, pourtant indépassable
la peur parfois se tord dans mes viscères
souvent la joie claque ses semelles d’argent
Je suis la brute, la folle, la corsaire
la marcheuse que rien n’attend
Quand j’ose, quand je veux vraiment
Rien ne me fait rentrer à midi
Alors je te le redis :
Aimes-tu la vie, dis, l’aimes–tu
vraiment ?