Papivore

J’ai cherché vainement du papier à lettres,

une feuille avec du grain,  couché sur son satin,

pour reprendre une plume et plier mon poignet

pour forcer ma main à dessiner jambages et déliés

J’ai trouvé des enveloppes, à rondelle et à ficelle

en kraft, en carton, en papier transparent

auto-collée, auto-timbrée, auto-siglée

et même en papier recyclé

mais pas une feuille, pas une feuille

à part celles que l’automne avait oubliées

Je voulais écrire, retrouver à la lettre

même en minuscules, les boucles et les pleins

mais un seul bloc à feuilles volantes

est arrivé entre mes mains

Puisqu’aujourd’hui , il faut se taire faussement

répandre partout ses émotions

mais sans plus parler à personne

ils remplaçant le toi

je réclame à nouveau le pré carré de papier blanc

la surface réduite

et le temps de la réflexion

la volonté de l’intention

pour t’écrire

tout ce que je ne dis pas

A propos Phédrienne

Je suis ce que j'écris, ce que je vis, et réciproquement, cela suffit sans doute à me connaître un peu :)
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2 commentaires pour Papivore

  1. Antonio dit :

    Merci pour vos jambages et déliés couchés en dédicace sur la première page de votre dernier ouvrage. Au plaisir de vous lire, toujours, comme ce papivore matinal. Beau et heureux premier dimanche 😉

    J’aime

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