Si tu montres le ciel d’un doigt
en disant qu’il est bleu et beau
il est possible qu’une voix
aussitôt fâchée t’interpelle
« Bleu, cela, comment peux-tu prétendre,
à qualifier ainsi cette terne couleur ?
Regarde un peu mieux
un vrai observateur
pourrait sans doute arguer
qu’elle hésite entre vert pélagie
et turquoise douteux
Mais bleu, assurément, c’est vraiment impossible,
bleu, n’est-ce pas, c’est tout à fait mieux ! »
Ainsi enfant, dans ma naïve joie
ai-je souvent ouï cette attristante loi :
mes yeux, ma tête de sotte oie
mon ardeur à jouir de la beauté des lieux
étaient, nul n’en doutait, le fruit véreux
d’une laide ignorance et de ma vacuité,
qui réfléchit sachant que le miroir du ciel
ne renvoie ici-bas que de tristes reflets
C’est bien fâcheux
mais la bêtise qui est mienne
et que mon rire signale
à plus malin que moi
s’entête et passant, se rebelle
Doigt levé vers les nuées
je me réjouis encore
que sur ma grosse tête
ne pleuvent que les remords
de ne pas svoir assez dire :
« encore » !
(Poèmelette pour avoir le droit de dire ce qu’on veut, et na !)
plus que bleu le ciel est un pays pour ceux qui aiment, ceux qui rêvent, ceux qui vivent un peu au-delà du bout de leur nez.
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OUi, pourvu que personne ne vienne vous tirer le bleu du nez…
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