Ombilic

Laissons s’aimer dignement les gens qui n’ont pas de corps

c’est ce que me dit ma tête indocile quand le mien organisme

ventriloque

quand le siège de mes affections s’enlise en sous-ventrière

quand mon absence d’âme bée par les ouïes

Je suis une femme-poisson, une femme-démon, une bête entêtée

que nulle douce source ne vient bercer

de mots d’étoile

Ma vie, pieds incarcérés dans des brodequins de fer,

mon ombilic qui suit la pente des origines

ma poitrine obusière, mon bassin de terres emmiellées

pèsent leur poids de réelle crudité

C’est ce que j’aime, jolis esprits, l’empreinte, la trace

l’emprise, la frasque, la plante lourde dans le sable

mouillé

la fatigue, la sueur, l’ankylose et la faim

et la pleine aubaine du cœur qui tire

à pleines brassées

J’aimerais tant de nos cerveaux entendre

bruire le ramage

et mon corps chante, à la gloire de tout

pourquoi sublimer tant ce qui parle

avant tout

de vie ?

(sans retenue… )

A propos Phédrienne

Je suis ce que j'écris, ce que je vis, et réciproquement, cela suffit sans doute à me connaître un peu :)
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