Rizette (le z est volontaire, ne sortez pas votre tomahawk)

Le dimanche, la rue se réjouit d’être seule, enfin

Son dos vicié de maisons louches, coquilles pleines à ras bord

accrochées à ses reins humides, cherche le repos

C’est le moment où d’industrieux Bernard L’ermite

quittent subrepticement leur gîte

en quête d’un paradis lointain

Comme eux,  je laisse ma clef sur la porte

Je hume au bout du périphérique

la sinueuse odeur d’un port

Je cours, le plus vite que je peux

pour fuir mon ombre lourde et lente

Je fais l’oiseau, perchée sur un mur,

une jambe levée, mes bras en piètres balanciers

Mais toujours me retient ce petit quelque chose

qui m’interdit d’être pirate

Faudrait-il que d’un œil unique j’entrevoie

le miracle de ce monde ?

La rue peine à se défaire de moi

qui la piquette et l’importune

de mes talons pointus pressés

Allons, chante, ruban pavé

réveille dans tes souterrains

la noire Rize et le fretin

des gredines et des gredins

que le dimanche jetait

en jupons et chemises

dans tes deux bras de mouise

A propos Phédrienne

Je suis ce que j'écris, ce que je vis, et réciproquement, cela suffit sans doute à me connaître un peu :)
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