Enfants

Jamais je ne voudrais, enfants,

devenir la dame dont vous diriez avec regret

« il était temps qu’elle parte » ou

« elle n’était plus que l’ombre d’elle-même »

Moi, je voudrais rester épaisse, opaque

suffisamment pour exister

garder dans mes muscles, dans ma tête

la densité du vouloir

conserver la joliesse fougueuse du désir

ou bien tirer ma révérence

en grande dame de jadis

Quelle puissance d’amour  est-elle vraie

quand d’autres ne nous manquent plus

quand leur absence soudaine s’inscrit dans nos habitudes ?

Qui sommes-nous donc ?

Vivons, puisque la vie est là !

Aimons, si nous en sommes capables

ou taisons-nous !

Jamais, je ne voudrais, enfants,

dans vos cœurs ardents et sûrs

faire battre autre chose

que l’écho d’un amour plein

A propos Phédrienne

Je suis ce que j'écris, ce que je vis, et réciproquement, cela suffit sans doute à me connaître un peu :)
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