L e vent cravache les murs de la maison
même le jardin a battu en retraite
Un grand parasol dort, cassé, sur le gazon
Un pigeon gras et triste cogne à la fenêtre
Pourtant, fermant les yeux
c’est la mer que j’entends
et le mufle des vagues
frappant sur les bat-flanc
Il suffirait de peu pour qu’aussi se soulèvent
un à un les toits, les murs et leurs parpaings
et tous balayés par les mêmes fredaines
nous pourrions voleter quelques mondes plus loin
A peine ai-je vu passer, sous un grand cercle noir,
un homme harnaché d’un chien et d’un enfant
qui courraient aussi vite que la marche du vent
Jamais je ne me suis sentie aussi prête
à jeter par-dessus les toits
toute sagesse !