Je crois que les hommes tristes sont peu bavards
La mélancolie, pierreux emplâtre, soude leurs lèvres
en plis tombants
ils ne gémissent pas sur le sort vissé à leur cou
Je les vois assis sur des marches, un mégot rouillé à la
bouche, le regard rivé aux reins des passants
D’autres palabrent et s’illuminent
trognes brandies à bras le ciel
ils tutoieraient même la mort
pourvu seulement qu’elle se souvienne
de leurs noms
Je crois que les hommes tristes sont peu bavards
Ils ne portent pas leur enfance dans leurs poches
De leurs amours on ne sait rien
et même le grand cœur noir tatoué sur l’épaule
d’un « marchelier » d’un » homo escalierus »
ainsi que je les nomme ne dit rien
de ce qui agite ses pensées
Alors quand je traverse non loin de là
avec mes bagages de gaze et de tulle
le souvenir de ma mère, et dans mon sac
l’appel des charges de ma copropriété
et ma rage parfois à être moins payée
que la bêtise des hommes
je marche sur la pointe des pieds
avec dans ma poitrine un cœur encombré
qui résonne de tout ce silence entassé
C’est très touchant, je suis très touché…encore dans ce texte votre grand cœur à ciel ouvert et puis, faut-il le dire, il y a toute une part de moi là-dedans qui relève la tête et qui aurait presque des larmes aux yeux. Mais le silence suffit parfois…et la grâce d’une poésie comme baume pour les âmes blessées. Merci.
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C’est, de loin, la réponse la plus touchante qu’il m’ait été donné de recevoir à un de mes textes. Je vous en remercie très sincèrement , car on ne peut pas écrire de la poésie sur du faux-semblant, et si c’est peu offrir à des hommes qui n’ont rien, c’est les faire exister pour nous tous.
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