En sortant du train, je regardais la nuit
jouer distraitement du bout du pied
avec de grandes ombres et des fleurs de lumière
Le quai était bondé, plus de valises que d’hommes
Un père berçait sur son cœur un petit être replié
Une femme au regard d’effraie pivotait sa tête-phare
et balayait de son œil spectral les verrières embuées
La lune s’est couchée sur ma main
quand je l’ai cueillie en sortant
nue, sans étoiles ni effets dans un ciel crevé d’ennui
Régnait une douceur tropicale, légèrement moite et surie
Derrière son étal, un front brun comptait ses sous
Un grand bras maigre tranchait à vif dans une colonne de chair
Je marchais, bien lentement, appliquée à réussir chaque pas
à inventer la route qui mènerait à un chez moi
asile transitoire, peu espéré, soudain haï
puisque mon cœur est resté accroché dans un square
à une petite branche de buis
Magnifique, bravo!!!
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Merci, ma belle Barbara !
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