Quêtant sur le flanc assoupi de la campagne
une grosse lune amollie au ventre de génisse
prête à vêler, je me suis souvenue de la liberté
tu sais, celle qui fait sortir par la fenêtre
courir avec, au bec, la cigarette interdite
rejoindre l’amoureux qu’on ne présentera pas
cueillir le ciel tiède et le cri des buses
le feulement d’amour des chattes en furie
l’écho d’un pas lointain, d’un furtif,
d’un qui revient de fête le corps engourdi
Comme j’ai aimé cela et le chaînon brisé
la cheville désentravée, le corps qui se débraille
le pied que le caillou griffe et dessemelle
Comme j’ai aimé cela, cette vraie liberté
dont trop souvent je prive ma tête ligotée
et mon corps repu de poses austères
tu sais ce que j’entends quand mon propre rire,
jailli de ma gorge de loup,
étire la nuit et que je crois qu’une fée noire et belle
fleurant la menthe et le poivre
emprisonne entre ses doigts fiévreux
ce que d’autres appellent
la réalité du monde ici-bas
Magnifique
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Merci, vraiment.
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