Allegro

Quêtant sur le flanc assoupi de la campagne

une grosse lune amollie au ventre de génisse

prête à vêler, je me suis souvenue de la liberté

tu sais, celle qui fait sortir par la fenêtre

courir avec, au bec, la cigarette interdite

rejoindre l’amoureux qu’on ne présentera pas

cueillir le ciel tiède et le cri des buses

le feulement d’amour des chattes en furie

l’écho d’un pas lointain, d’un furtif,

d’un qui revient de fête le corps engourdi

Comme j’ai aimé cela et le chaînon brisé

la cheville désentravée, le corps qui se débraille

le pied que le caillou griffe et dessemelle

Comme j’ai aimé cela, cette vraie liberté

dont trop souvent je prive ma tête ligotée

et mon corps repu de poses austères

tu sais ce que j’entends quand mon propre rire,

jailli de ma gorge de loup,

étire la nuit et que je crois qu’une fée noire et belle

fleurant la menthe et le poivre

emprisonne entre ses doigts fiévreux

ce que d’autres appellent

la réalité du monde ici-bas

A propos Phédrienne

Je suis ce que j'écris, ce que je vis, et réciproquement, cela suffit sans doute à me connaître un peu :)
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2 commentaires pour Allegro

  1. Aérer l'intérieur dit :

    Magnifique

    J’aime

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