Douché de frais, mon enthousiasme
sèche tièdement accroché à la clef d’une armoire
La vie s’est ralentie et le soleil moissonne
à grandes pelletées des ombres amincies
Sous les arbres, les parapluies jouent les ombrelles
Dans les rares bassins, des enfants nus s’écrient
et la mousse sous leurs pieds est une verte semelle
Dans l’été rayonnant de malice
la joie peine à mûrir et le temps se confit
Torse nu et huilé de sueur magnanime
l’ouvrier lorgne à peine des talons qui le fuient
Toute la ville courbe la tête sous le dur fléau
qui la bat
Pourtant, depuis ma cage sans or, moi, j’espère
que des forêts impénétrées gardent enclos
leurs mystères noirs et que la mer
de son grand râteau bleu peignera assez tôt
ses longues plages de toute empreinte
Je suis en doux accès de sauvagerie